/Silk Road News Network/
*Abdelkader KHELIL
Lors d’une rencontre avec les médias nationaux, le mercredi 3 décembre 2025, l’ambassadeur de Chine en Algérie, M. Dong Guangli, a affirmé que les relations algéro-chinoises connaissent une dynamique remarquable et que l’année 2026 constituera une étape majeure pour renforcer le partenariat stratégique global entre les deux pays. Cette évolution coïncide avec le lancement du nouveau XVe Plan quinquennal chinois et avec la poursuite du projet algérien de construction de la « nouvelle République ».
M. Dong a indiqué que les deux pays entament une année décisive : la Chine vise en 2026 à mettre en œuvre les objectifs de son quinzième plan quinquennal, tandis que l’Algérie poursuit ses grandes réformes. Il a souligné que Pékin est prête à travailler avec Alger pour concrétiser les accords conclus par les deux chefs d’État, approfondir la coopération populaire et économique et hisser le partenariat à des niveaux encore supérieurs.
L’ambassadeur a salué le soutien ferme du président Abdelmadjid Tebboune au secteur minier, qui connaît, selon lui, une croissance significative. Il a rappelé la participation active des entreprises chinoises, en étroite collaboration avec leurs homologues algériennes, dans des projets miniers d’envergure, notamment la mine de fer de Gara Djebilet, tout en élargissant les champs de coopération. Les deux parties s’engagent à combiner leurs atouts technologiques et leur expertise avec les riches ressources naturelles de l’Algérie, à renforcer les capacités du pays en matière de traitement des minerais et de développement des infrastructures associées, et à soutenir la transition d’un simple exportateur de matières premières vers un producteur de biens à haute valeur ajoutée, dans le respect des principes de développement vert.
M. Dong a indiqué que la coopération entre les deux pays ne se limite plus aux infrastructures, au commerce et à l’énergie. Elle s’étend désormais aux nouvelles énergies, à la numérisation, à l’agriculture moderne et à l’intelligence artificielle. Il a également souligné que des entreprises chinoises mettent en place des usines de production de véhicules et d’électroménagers, participent à des projets de transfert de technologie et contribuent à la formation de techniciens algériens.
L’ambassadeur a rappelé que le Forum algéro-chinois de l’investissement, organisé avec succès en avril dernier sous le haut patronage du président de la République, avait abouti à la signature de huit accords dépassant les 2 milliards de dollars. Plusieurs projets sont désormais en phase de réalisation, dont l’usine commune Hisense–Condor. Il a affirmé que l’environnement d’affaires en Algérie est devenu plus attractif et que les entreprises chinoises manifestent une volonté forte d’élargir leurs activités sur le marché algérien.
Il a estimé que les investissements chinois en Algérie s’élèvent actuellement à environ 7 milliards de dollars, soulignant que plusieurs infrastructures emblématiques relevant de l’initiative la Ceinture et la Route – telles que l’aéroport international d’Alger, le Centre international de conférences, la Grande Mosquée et l’autoroute Est-Ouest – sont devenues de véritables modèles. Les projets ferroviaires et de numérisation avancent également à un rythme stable, consolidant les bases de l’industrialisation et de la diversification économique souhaitées, tout en soutenant la trajectoire du modernisation du pays.
Concernant la promotion de la langue chinoise et la coopération culturelle, M. Dong s’est félicité de l’inauguration du premier Institut Confucius en Algérie et de l’ouverture de départements de langue chinoise dans les universités d’Alger et de Constantine. Il a réaffirmé la disponibilité de la Chine à étudier l’ouverture d’un centre culturel chinois en Algérie et à créer de nouvelles sections de langue chinoise dans d’autres universités couvrant l’ensemble du pays.
L’ambassadeur a expliqué que la Chine avance résolument vers son objectif de modernisation de type chinois à l’horizon 2035, selon une stratégie en deux étapes. Sa force repose sur son système politique, la taille de son marché, son tissu industriel intégré et ses ressources humaines.
Évoquant les tensions économiques avec les États-Unis, M. Dong a souligné que la guerre commerciale ne profite à aucune partie. Il a appelé à des solutions fondées sur l’égalité, le respect et l’avantage mutuel, affirmant que la Chine continuera à protéger le système commercial multilatéral et à partager les opportunités de développement avec les pays du Sud. Il a réaffirmé la position de Pékin : le dialogue au lieu de la confrontation.
L’ambassadeur a également présenté une analyse historique détaillée de la question de Taïwan, tout en critiquant les déclarations jugées provocatrices de la Première ministre japonaise, qu’il considère comme portant atteinte aux fondements des relations bilatérales. Il a révélé que la Chine avait conseillé à ses ressortissants d’éviter de se rendre au Japon en raison de la montée des agressions et de la rhétorique extrémiste visant les Chinois. Il a insisté sur le fait que la souveraineté de la Chine sur Taïwan « est un droit établi et confirmé par le droit international, et que personne ne peut entraver ».
En réponse à une question concernant la région du Xinjiang, il a assuré que sa population connaît aujourd’hui une période de stabilité et de développement sans précédent, grâce à la politique de développement appliquée par Pékin. Il a accusé certaines parties internationales de « déformer les faits » et de diffuser des allégations infondées, invitant les Algériens à visiter la région pour constater sa réalité.
Les réformes en Algérie : une vision positive et de larges perspectives de coopération
L’ambassadeur a exprimé la satisfaction de la Chine quant aux réformes économiques engagées par l’Algérie, notamment après la visite du président Tebboune à Pékin, qui ont permis d’améliorer le climat des affaires, d’accélérer l’octroi des autorisations et de moderniser les lois sur l’investissement. Il a affirmé que la Chine est prête à élargir sa coopération avec l’Algérie dans les domaines des mines, de l’industrie mécanique, des nouvelles énergies, de l’industrie verte, ainsi qu’à proposer une coopération financière incluant les échanges monétaires et une plus grande utilisation du yuan.
Pour conclure, M. Dong a rappelé que les relations algéro-chinoises sont profondément enracinées dans l’histoire et dans la solidarité entre les deux peuples depuis la période de la libération nationale. Cet héritage humain constitue un moteur essentiel pour renforcer la coopération dans les domaines de la culture, de l’éducation et des échanges entre les peuples.
Il convient de noter que la conférence de presse s’est tenue en présence de nombreux médias algériens – écrits, audiovisuels et numériques – ainsi que de membres de l’Association d’amitié algéro-chinoise, dont son président, le Dr Ismaïl Debbech, et du Dr Hassan Maghdouri, directeur du Musée national du Moudjahid..
*Abdelkader KHELIL- Editor-in-chief of the “Silk Road News Network